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Rene Francois Armand Prudhomme

Scrupule

Je veux lui dire quelque chose,
Je ne peux pas ;
Le mot dirait plus que je n'ose,
Même tout bas.

D'où vient que je suis plus timide
Que je n'étais ?
Il faut parler, je m'y décide...
Et je me tais.

Les aveux m'ont paru moins graves
A dix-huit ans ;
Mes lèvres ne sont plus si braves
Depuis longtemps.

J'ai peur, en sentant que je l'aime,
De mal sentir ;
Dans mes yeux une larme même
Pourrait mentir,

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Le dernier adieu

Quand l'être cher vient d'expirer,
On sent obscurément la perte,
On ne peut pas encor pleurer :
La mort présente déconcerte ;

Et ni le lugubre drap noir,
Ni le dies irae farouche,
Ne donnent forme au désespoir :
La stupeur clôt l'âme et la bouche.

Incrédule à son propre deuil,
On regarde au fond de la tombe,
Sans rien comprendre à ce cercueil
Sonnant sous la terre qui tombe.

C'est aux premiers regards portés,
En famille, autour de la table,
Sur les sièges plus écartés,
Que se fait l'adieu véritable.

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Les stalactites

J'aime les grottes où la torche
Ensanglante une épaisse nuit,
Où l'écho fait, de porche en porche,
Un grand soupir du moindre bruit.

Les stalactites à la voûte
Pendent en pleurs pétrifiés
Dont l'humidité, goutte à goutte,
Tombe lentement à mes pieds.

Il me semble qu'en ces ténèbres
Règne une douloureuse paix ;
Et devant ces longs pleurs funèbres
Suspendus sans sécher jamais,

Je pense aux âmes affligées
Où dorment d'anciennes amours :
Toutes les larmes sont figées,
Quelque chose y pleure toujours.

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Pensée perdue

Elle est si douce, la pensée,
Qu'il faut, pour en sentir l'attrait,
D'une vision commencée
S'éveiller tout à coup distrait.

Le coeur dépouillé la réclame ;
Il ne la fait point revenir,
Et cependant elle est dans l'âme,
Et l'on mourrait pour la finir.

A quoi pensais-je tout à l'heure ?
A quel beau songe évanoui
Dois-je les larmes que je pleure ?
Il m'a laissé tout ébloui.

Et ce bonheur d'une seconde,
Nul effort ne me l'a rendu ;
Je n'ai goûté de joie au monde
Qu'en rêve, et mon rêve est perdu.

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Rosées

Je rêve, et la pâle rosée
Dans les plaines perle sans bruit,
Sur le duvet des fleurs posée
Par la main fraîche de la nuit.

D'où viennent ces tremblantes gouttes ?
Il ne pleut pas, le temps est clair ;
C'est qu'avant de se former, toutes,
Elles étaient déjà dans l'air.

D'où viennent mes pleurs ? Toute flamme,
Ce soir, est douce au fond des cieux ;
C'est que je les avais dans l'âme
Avant de les sentir aux yeux.

On a dans l'âme une tendresse
Où tremblent toutes les douleurs,
Et c'est parfois une caresse
Qui trouble, et fait germer les pleurs

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Prière au printemps

Toi qui fleuris ce que tu touches,
Qui, dans les bois, aux vieilles souches
Rends la vigueur,
Le sourire à toutes les bouches,
La vie au coeur ;

Qui changes la boue en prairies,
Sèmes d'or et de pierreries
Tous les haillons,
Et jusqu'au seuil des boucheries
Mets des rayons !

Ô printemps, alors que tout aime,
Que s'embellit la tombe même,
Verte au dehors,
Fais naître un renouveau suprême
Au coeur des morts !

Qu'ils ne soient pas les seuls au monde
Pour qui tu restes inféconde,

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On The Water

The sound of bank and water is all I hear,
The sad resignation of a weeping spring
Or a rock that hourly sheds a tear,
And the birch leaves' vague quivering.

I do not see the river bear the boat along
The flowering shore flits past, and I remain;
And in the watery depths that I skim,
The reflected blue sky flutters like a curtain.

Meandering in their sleep, you might say the waters
Waver, no longer sure where the bank lies:
And the flower thrown in hesitates to choose.
And like this flower, all that man desires
Can settle on the river of my life,
Without teaching me which way my wishes lie.

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Music For The Dying

Ye who will help me in my dying pain,
Speak not a word: let all your voices cease.
Let me but hear some soft harmonious strain,
And I shall die at peace.

Music entrances, soothes, and grants relief
From all below by which we are opprest;
I pray you, speak no word unto my grief,
But lull it into rest.

Tired am I of all words, and tired of aught
That may some falsehood from the ear conceal,
Desiring rather sounds which ask no thought,
Which I need only feel:

A melody in whose delicious streams
The soul may sink, and pass without a breath
From fevered fancies into quiet dreams,
From dreaming into death.

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Broken Vase

The vase where this verbena is dying
was cracked by a blow from a fan.
It must have barely brushed it,
for it made no sound.

But the slight wound,
biting into the crystal day by day,
surely, invisibly crept
slowly all around it.

The clear water leaked out drop by drop.
The flowers' sap was exhausted.
Still no one suspected anything.
Don't touch! It's broken.

Thus often does the hand we love,
barely touching the heart, wound it.
Then the heart cracks by itself
and the flower of its love dies.

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La jacinthe

Dans un antique vase en Grèce découvert,
D'une tombe exhumé, fait d'une argile pure
Et dont le col est svelte, exquise la courbure,
Trempe cette jacinthe, emblème aux yeux offert.

Un essor y tressaille, et le bulbe entr'ouvert
Déchire le satin de sa fine pelure ;
La racine s'épand comme une chevelure,
Et la sève a déjà doré le bourgeon vert.

L'eau du ciel et la grave élégance du vase
L'assistent pour éclore et dresser son extase,
Elle leur doit sa fleur et son haut piédestal.

Du poète inspiré la fortune est la même :
Un deuil sublime, né hors du limon natal,
L'exalte, et dans les pleurs germe et croît son poème.

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