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Jean Antoine de Baif

Ces Yeux Ces Yeux, Doux Larrons De Mon Ame

Ces yeux ces yeux, doux larrons de mon ame,
M'ont eblouy de leur belle splendeur,
Astres fataux qui de malheur ou d'heur
Me vont comblant au plaisir de madame.

Au cueur d'hiver un printemps l'air embame
Ou que tournez ilz fichent leur ardeur,
Et quelque part qu'ilz baissent leur grandeur
Fleurit un pré mieux odorant que bame.

Les chastes feuz de ces freres jumeaux
Me retirant du naufrage des eaux
Par leur clarté de sauveté m'asseurent:

En leur saint feu mon vivre est allumé,
Mon vivre, las, qui sera consumé,
Quand leur destin arrestera qu'ilz meurent.

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Quand le pilot voit le nord luire ès cieux

Quand le pilot voit le nord luire ès cieux,
La calme mer ronfler sous la carène,
Un doux zéphyr soufrer la voile pleine,
Il vogue, enflant son coeur audacieux.

Le même aussi, quand le ciel pluvieux
Des vents félons meut l'orageuse haleine,
Qui bat les flancs de sa nef incertaine,
Humble, tapit sous la merci des dieux.

Amour ainsi d'une assurance fière
Haussa mon coeur, tandis que la lumière
De tes doux yeux me pouvait éclairer ;

Las ! aujourd'hui que je te perds de vue
Quelle âme vit d'amour plus éperdue
Quand fors la mort ne puis rien espérer ?

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Tu me desplais, quoy que belle tu soys

Tu me desplais, quoy que belle tu soys,
Tu me desplais, croy moy, je le confesse,
Et, bien qu'a moy tu desplaises, sans cesse
Je suy contreint ton amour toutesfoys.

Ton doulx regard, ta plus qu'humaine voix,
Ton port divin, tes graces, ma Deesse,
Me font t'aimer, mais ceste amour me laisse
Par la fierté, dont meurdrir tu me doys.

Ainsi le dieu, qui mon ame martire,
En ton amour, or me chasse, or m'attire,
Monstrant rigueur, et parfaite beaulté :

L'une m'enflame, et l'autre me rend glace,
Ainsi à toy m'atrait la bonne grace,
Tost m'en deboute une grand' cruaulté.

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Metz moy au bord d'ou le soleil se lève

Metz moy au bord d'ou le soleil se léve,
Ou pres de l'onde ou sa flamme s'esteint,
Metz moy aux lieux que son rayon n'ateint,
Ou sur le sable ou sa torche est trop gréve.

Metz moy en joye ou douleur longue ou breve,
Liberté franche, ou servage contreint,
Mets moy au large, ou en prison retreint.
En asseurance ou doute, guerre ou trêve.

Metz moy aux piedz ou bien sur les sometz
Des plus hautz montz, Ô Meline, et me metz
En ombre triste, ou en gaye lumiere,

Metz moy au ciel, dessous terre metz moy,
Je seray mesme, et ma derniere foy
Sera sans fin egalle a ma premiere.

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Viens, mort, à mon secours viens

Viens, mort, à mon secours viens ;
Ô mort, secours, je t'en prie.
- Je t'oy, je viens, que veux-tu ?
- Ô mort, je suis tout en feu ;
J'attends de toi guérison.
- Et qui t'a mis tout en feu ?
- L'enfant qui porte brandon.
- Que puis-je faire pour toi ?
- Fais-moi mourir je t'en prie.
- Mourir te fais tous les jours.
- Non, fais que j'aie senti.
- Amant, demande à ton coeur.
- Mon coeur, serais-tu bien mort
- Mort aussitôt, soudain vif.
- Ô pauvre coeur, que dis-tu ?
L'humain qui meurt renaît-il?
- Moi seul je nais étant mort,
Ainsi que fait le phénix
Dedans le feu renaissant.

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Ô doux plaisir plein de doux pensement

Ô doux plaisir plein de doux pensement,
Quand la douceur de la douce meslée,
Etreint et joint, l'ame en l'ame mellée,
Le corps au corps accouplé doucement.

Ô douce mort ! ô doux trepassement !
Mon ame alors de grand'joye troublée,
De moy dans toy s'ecoulant a l'emblée,
Puis haut, puis bas, quiert son ravissement.

Quand nous ardentz, Meline, d'amour forte,
Moy d'estre en toy, toy d'en toy tout me prendre,
Par celle part, qui dans toy entre plus,

Tu la reçoys, moy restant masse morte :
Puis vient ta bouche en ma bouche la rendre,
Me ranimant tous mes membres perclus.

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Un jour, quand de lyver l'ennuieuse froidure

Un jour, quand de l'yver l'ennuieuse froidure
S'atiedist, faisant place au printems gracieux,
Lorsque tout rit aux champs, et que les prez joyeux
Peingnent de belles fleurs leur riante verdure ;

Près du Clain tortueux, sous une roche obscure,
Un doux somme ferma d'un doux lien mes yeux.
Voyci en mon dormant une clairté des cieux
Venir l'ombre enflâmer d'une lumiere pure.

Voyci venir des cieux, sous l'escorte d'Amour,
Neuf nymphes qu'on eust dit estre toutes jumelles ;
En rond aupres de moy elles firent un tour.

Quand l'une, me tendant de myrte un verd chapeau,
Me dit : Chante d'amour d'autres chansons nouvelles,
Et tu pourras monter à nostre sain coupeau.

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Épitaphe

(écrit après la Saint-Barthélemy)

Pauvres Cors où logeoyent ces esprits turbulans,
Naguieres la terreur des Princes de la terre,
Mesmes contre le ciel osans faire la guerre,
Deloiaux, obstinez, pervers et violans :

Aujourdhuy le repas des animaux volans
Et rampans charogniers, et de ces vers qu'enserre
La puante voirie, et du peuple qui erre
Sous les fleuves profonds en la mer se coulans :

Pauvres Cors, reposez, si vos malheureux os,
Nerfs et veines et chair, sont dignes de repos,
Qui ne purent soufrir le repos en la France.

Esprits dans les carfours toutes les nuits criez :
O Mortels avertis et voiez et croiez,
Que le forfait retarde et ne fuit la vengeance.

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Mets-moi dessus la mer d'où le soleil se lève

Mets-moi dessus la mer d'où le soleil se lève,
Ou près du bord de l'onde où sa flamme s'éteint ;
Mets-moi au pays froid, où sa chaleur n'atteint,
Ou sur les sablons cuits que son chaud rayon grève ;

Mets-moi en long ennui, mets-moi en joie brève,
En franche liberté, en servage contraint ;
Soit que libre je sois, ou prisonnier rétreint,
En assurance, ou doute, ou en guerre ou en trêve ;

Mets-moi au pied plus bas ou sur les hauts sommets
Des monts plus élevés, ô Méline, et me mets
En une triste nuit ou en gaie lumière ;

Mets-moi dessus le ciel, dessous terre mets-moi,
Je serai toujours même, et ma dernière foi
Se trouvera toujours pareille à la première.

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The Calculation Of Life

Thou art aged; but recount,
Since thy early life began,
What may be the just amount
Thou shouldst number of thy span:
How much to thy debts belong,
How much when vain fancy caught thee,
How much to the giddy throng,
How much to the poor who sought thee,
How much to thy lawyer's wiles,
How much to thy menial crew,
How much to thy lady's smiles,
How much to thy sick-bed due,
How much for thy hours of leisure,
For thy hurrying to and fro,
How much for each idle pleasure,—
If the list thy memory know.
Every wasted, misspent day,
Which regret can ne'er recall,—
If all theso them tak'st away,
Thou wilt find thy age but small:

[...] Read more

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