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Andre Marie de Chenier

Sans Parents, Sans Amis

Sans parents, sans amis et sans concitoyens,
Oublié sur la terre et loin de tous les miens,
Par les vagues jeté sur cette île farouche,
Le doux nom de la France est souvent sur ma bouche.
Auprès d'un noir foyer, seul, je me plains du sort.
Je compte les moments, je souhaite la mort;
Et pas un seul ami dont la voix m'encourage,
Qui près de moi s'asseye, et, voyant mon visage
Se baigner de mes pleurs et tomber sur mon sein;
Me dise: 'Qu'as-tu donc?' et me presse la main.

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Toujours Ce Souvenir M’Attendrit

Toujours ce souvenir m'attendrit et me touche,
Quand lui-même, appliquant la flûte sur ma bouche,
Riant et m'asseyant sur lui, près de son coeur,
M'appelant son rival et déjà son vainqueur,
Il façonnait ma lèvre inhabile et peu sûre
A souffler une haleine harmonieuse et pure;
Et ses savantes mains prenaient mes jeunes doigts,
Les levaient, les baissaient, recommençaient vingt fois,
Leur enseignant ainsi, quoique faibles encore,
A fermer tour à tour les trous du buis sonore.

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Mon Visage Est Fletri

Mon visage est flétri des regards du soleil.
Mon pied blanc sous la ronce est devenu vermeil.
J'ai suivi tout le jour le fond de la vallée;
Des bêlements lointains partout m'ont appelée.
J'ai couru: tu fuyais sans doute loin de moi:
C'étaient d'autres pasteurs. Où te chercher, ô toi
Le plus beau des humains? Dis-moi, fais-moi connaître
Où sont donc tes troupeaux, où tu les mènes paître,
Pour que je cesse enfin de courir sur les pas
Des troupeaux étrangers que tu ne conduis pas.

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A L’Hirondelle

Fille de Pandion, ô jeune Athénienne,
La cigale est ta proie, hirondelle inhumaine,
Et nourrit tes petits qui, débiles encor,
Nus, tremblants, dans les airs n'osent prendre l'essor.
Tu voles; comme toi la cigale a des ailes.
Tu chantes; elle chante. À vos chansons fidèles
Le moissonneur s'égaye, et l'automne orageux
En des climats lointains vous chasse toutes deux.
Oses-tu donc porter dans ta cruelle joie
A ton nid sans pitié cette innocente proie?
Et faut-il voir périr un chanteur sans appui
Sous la morsure, hélas! d'un chanteur comme lui!

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A Vesper

O quel que soit ton nom, soit Vesper, soit Phosphore,
Messager de la nuit, messager de l'aurore,
Cruel astre au matin, le soir astre si doux!
Phosphore, le matin, loin de nos bras jaloux,
Ta fais fuir nos amours tremblantes, incertaines,
Mais le soir, en secret, Vesper, tu les ramènes,
La vierge qu'à l'hymen la nuit doit présenter
Redoute que Vesper se hâte d'arriver.
Puis, au bras d'un époux, elle accuse Phosphore
De rallumer trop tôt les flambeaux de l'aurore,
Brillante étoile, adieu, le jour s'avance, cours,
Ramène-moi bientôt la nuit et mes amours.

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Le Chene De Ceres

Allons chanter, assis dans les saintes forêts,
Sous ce chêne orgueilleux, favori de Cérès,
Qui loin autour de lui porte un immense ombrage,
Tu vois, de tous côtés pendant à son feuillage,
Couronnes et bandeaux et bouquets entassés,
Doux monuments des voeux par Cérès exaucés.

A son ombre souvent les nymphes bocagères
Viennent former les pas de leurs danses légères;
Pour mesurer ses flancs et leur vaste contour,
Leurs mains s'entrelaçant serpentent à l'entour:
Et, les bras étendus, vingt Dryades à peine
Pressent ce tronc noueux et dont Cérès est vaine.

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Tout Homme A Ses Douleurs

Tout homme a ses douleurs. Mais aux yeux de ses frères
Chacun d'un front serein déguise ses misères.
Chacun ne plaint que soi. Chacun dans son ennui
Envie un autre humain qui se plaint comme lui,
Nul des autres mortels ne mesure les peines,
Qu'ils savent tous cacher comme il cache les siennes;
Et chacun, l'oeil en pleurs, en son coeur douloureux
Se dit: 'Excepté moi, tout le monde est heureux,'
Ils sont tous malheureux. Leur prière importune
Crie et demande au ciel de changer leur fortune,
Ils changent; et bientôt, versant de nouveaux pleurs,
Ils trouvent qu'ils n'ont fait que changer de malheurs.

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Terre, Terre,Cherie

...Terre, terre chérie
Que la liberté sainte appelle sa patrie;
Père du grand sénat, ô sénat de Romans,
Qui de la liberté jetas les fondements;
Romans, berceau des lois, vous, Grenoble et Valence,
Vienne; toutes enfin! monts sacrés d'où la France
Vit naître le soleil avec la liberté!
Un jour le voyageur par le Rhône emporté,
Arrêtant l'aviron dans la main de son guide,
En silence, debout sur sa barque rapide,
Fixant vers l'Orient un oeil religieux,
Contemplera longtemps ces sommets glorieux;
Car son vieux père, ému de transports magnanimes,
Lui dira: 'Vois, mon fils, vois ces augustes cimes.'

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Hercule

Oeta, mont ennobli par cette nuit ardente,
Quand l'infidèle époux d'une épouse imprudente
Reçut de son amour un présent trop jaloux,
Victime du centaure immolé par ses coups;
Il brise tes forêts: ta cime épaisse et sombre
En un bûcher immense amoncelle sans nombre
Les sapins résineux que son bras a ployés.
Il y porte la flamme; il monte, sous ses pieds
Étend du vieux lion la dépouille héroïque,
Et l'oeil au ciel, la main sur la massue antique,
Attend sa récompense et l'heure d'être un dieu.
Le vent souffle et mugit. Le bûcher tout en feu
Brille autour du héros, et la flamme rapide
Porte au palais divin l'âme du grand Alcide!

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Erichthon

J'apprends, pour disputer un prix si glorieux,
Le bel art d'Érichthon, mortel prodigieux
Qui sur l'herbe glissante, en longs anneaux mobiles,
Jadis homme et serpent, traînait ses pieds agiles.
Élevé sur un axe, Érichthon le premier
Aux liens du timon attacha le coursier,
Et vainqueur, près des mers, sur les sables arides,
Fit voler à grand bruit les quadriges rapides.

Le Lapithe, hardi dans ses jeux turbulents,
Le premier, des coursiers osa presser les flancs.
Sous lui, dans un long cercle achevant leur carrière,
Ils surent aux liens livrer leur tête altière,
Blanchir un frein d'écume, et, légers, bondissants,
Agiter, mesurer leurs pas retentissants.

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